L'homme qui déchira son ticket de metro
A JMC,
Depuis le temps que j'avais passé commande... Jean-Marie Callens, concepteur-rédacteur de renom, a réussi le challenge incroyable de m'emmener dans un trip où à chaque station, je retrouvais un peu de moi, de ma vie, de mon monde imaginaire, de mon dessein et je n'avais envie que d'une chose à la lecture de son billet... Reprendre un autre ticket de métro!
Extrait de L'homme qui déchira son ticket de métro:
"Jean-Claude Vandierendonck s'habillait en gris. Gris souris, gris zinc, gris serpillière, le gris le préparait à la vieillesse, à la couleur des cendres, des tombes et du moment où, tôt ou tard, il lui faudrait descendre.
La vie, il la voyait de la fenêtre du 7ème étage... Des journées entières à tapoter sur son clavier et déverser des pluies de chiffres dans les colonnes de ses tableurs. Sombre héros de bureau, soufflant les jeudi mous, les jeudi noirs de savoir que les 11 septembre ne tombent pas tous les jours, loin de là.
Jean-Claude aurait pu passer et trépasser tout en nuance sur l'infinité des gris, s'il n'avait croisé un jour une jeune collègue pimpante et pas pimbêche. Une bouche en fraise, des yeux aussi limpides que l'eau bénite et des cheveux de jais, tellement noirs que cela pouvait compter comme une couleur.
En équilibre sur des talons aiguilles, elle était une représentation assez éloquente de la séduction féminine, épinglée d'atours piqués à des créateurs inspirés. La belle assurément ne faisait que passer dans les couloirs pitoyables du business ordinaire. Sous elle, des ailes frétillantes ne demandaient qu'à l'élever vers les lumières. Barbarella au coeur gros comme ça, poupée de strass aux sourires désarmants, elle promenait les frêles postures d'une Sainte-Bernadette, tombée là par hasard pour accomplir une mission.
On dit souvent que les extrêmes s'apprivoisent, cette histoire en est l'illustration. La petite Ana (c'était son prénom) avait décidé de s'occuper du cas Jean-Claude. Elle s'était fixée pour sacerdoce d'emmener Monsieur Tout Gris vers les canons de la mode, du zéro défaut et de la brillance intérieure. C'était son credo, elle y croyait : recourir à des remèdes Fashion-Choc pour soigner les blessures de l'être..."
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MERCI Jean-Marie!